IL N’Y A PLUS D’AIR. ON SUFFOQUE. ON SE FRAYE UN CHEMIN DANS LA POUSSIÈRE DENSE COMME DU CIMENT. ELLE OBSTRUE CHAQUE PORE DE LA PEAU. NOS TYMPANS SONT PERCÉS ET, DESORMAIS, LE SON S′EST ABSENTÉ DE NOTRE ENVIRONNEMENT. ON NE SAIT PLUS CE QUI VIENT DE DEVANT OU DE DERRIÈRE, ON NE S’ORIENTE PLUS, TOUT EST GRIS ET COMPACT. L’ODEUR ACRE, NON PLUS, ON NE LA SENT PAS CAR L’ENTRÉE DE NOS NARINES EST OBSTRUÉE PAR UN CONGLOMERAT FIGÉ. DE TOUTE FAÇON, ON NE SAURAIT DISTINGUER CE QUI SENT BON DE CE QUI SENT MAUVAIS; NOS PAROIS NASALES SONT INCAPABLES DE LE DIFFERENCIER. LORSQUE L’ON FERME NOS YEUX, AUTREFOIS PROTEGÉS PAR NOS CILS ET NOS SOURCILS, LA BLESSURE NOUS CONTRAINT DE LES RÉOUVRIR IMMEDIATEMENT POUR NE VOIR QUE CE BROUILLARD QUI NULLE PART SE DISSIPE. IL N’Y A PAS DE VENT. QU’UN SEUL ET UNIQUE TEMPS QUI NE S’ECOULE PAS. IL N’Y A PAS DE LIMITE ENTRE LE SOL ET LE CIEL. ON DISTINGUE SEULEMENT, FLOUS, AU LOIN, CES HOMMES ARMÉS QUI MARCHENT LOURDEMENT ET QUI DISPARAISSENT AUSSITOT. IL N’Y A PAS D’OISEAUX.

PAS D’OISEAUX
Burned wood, tires, rope
Centre d’art contemporain, Geneva
2005

Construction Support: Antoine Maret
Photo: Florian Bach